Franc-Maçonnerie?

Une définition de la Franc-Maçonnerie

1. La Franc-Maçonnerie est une alliance universelle ayant pour but

  • la fraternité de tous les Hommes,
  • le perfectionnement de l’être humain et
  • le progrès de l’humanité.
  • la Franc-Maçonnerie n’admet aucune discrimination entre les Hommes.

2. L’œuvre de la Franc-Maçonnerie est basée sur le travail initiatique de ses membres par la voie des symboles et le développement de la fraternité. Les Francs-Maçons interprètent librement les symboles. Ce travail maçonnique s’effectue en Loge.

3. La Franc-Maçonnerie ne pose pas de limites à la recherche de la vérité. Elle garantit à tous ses membres la complète liberté de pensée et de conviction. En Loge, les Francs-Maçons s’abstiennent de toute polémique, en particulier dans les domaines politique et religieux.

En quoi consiste la méthode symbolique?

L’esprit humain recourt à de nombreux symboles, c’est-à-dire des images ou des objets qui renvoient à une réalité différente, souvent abstraite. Par exemple la colombe peut symboliser la paix, et la palme la victoire. C’est ainsi que naît le langage imagé.

Pour bien comprendre la méthode symbolique en Franc-Maçonnerie, il faut faire la différence entre l’allégorie et le symbole.

L’image de la Justice est une allégorie où chaque élément représente un concept précis: le glaive sert à trancher les cas et à prendre des décisions, la balance à peser les arguments, le bandeau à garantir l’impartialité.
Les symboles, par contre, n’ont pas de signification bien établie. Ils suscitent des idées, des sentiments, qui dépendent de l’individu et du moment. Ainsi on peut interpréter ce même symbole comme par exemple: “celui qui pèse exagérément les actes des gens est aveugle à leur caractère unique et heurte inconsciemment les sensibilités”. En permettant aux symboles de déployer leur caractère évocateur une personne peut devenir consciente de ce qui se déroule au plus profond de son être, comme les désirs, les angoisses, les valeurs et les convictions.
L’homme devient plus sensible à la condition humaine en général, et à celle de son prochain.

La méthode symbolique confère à l’Homme une meilleure connaissance de lui-même. Cette connaissance de soi doit permettre de faire des choix délibérés dans la vie et de travailler ainsi à son propre perfectionnement. Ce perfectionnement peut se situer dans différents domaines:

  • éthique : quelles sont les actions bonnes ou mauvaises pour nos concitoyens, pour la société et pour la nature… ?
  • psychologique : quelles sont mes motivations ? Quels sont mes désirs? Comment les intégrer dans ma personne ?
  • philosophique : qu’est-ce que l’Homme ? Quel sens donner à l’existence ?
  • spirituel : de quel « tout » fais-je partie ? (Nature? Univers? Dieu? … ) Comment le ressentir ? Comment s’y intégrer ?

La Franc-Maçonnerie ne connaît aucune doctrine, ni aucun dogme. La méthode symbolique est donc une voie personnelle.. Elle prend son sens si l’on cherche de manière consciente dans sa vie.
La raison de cette recherche peut être une curiosité naturelle, à la suite d’une intense expérience personnelle, ou à la suite d’une crise existentielle.
Toutefois, la Franc-Maçonnerie ne peut être considérée comme une thérapie de groupe.

De nombreux symboles maçonniques sont communs à la Loge et aux Religions. Cependant la Loge les utilise dans le cadre d’un rituel visant une recherche personnelle au plus profond de notre être.

La Franc-Maçonnerie est donc avant tout une méthode de travail. Elle n’est donc pas un système parce qu’elle ne donne pas de consignes. Elle n’est pas une religion non plus parce qu’elle n’a pas de doctrine de salut. Il ne s’agit donc pas d’un quelconque culte.

Quelle symbolique est en usage en Franc-Maçonnerie?

La Franc-Maçonnerie recourt à de nombreux symboles qui remontent à la plus haute antiquité et qui se retrouvent dans plusieurs cultures, comme les quatre éléments, les étoiles et les planètes et les figures géométriques … Elle reprend en particulier la symbolique de la construction, comme le compas et l’équerre, qui sont universellement connus. Le compas et l’équerre sont des symboles qui peuvent donner lieu à des interprétations très différentes comme: l’évolution de l’homme du matériel vers le spirituel; la tension entre la rigidité et la flexibilité; les connaissances acquises et la créativité…

L’utilisation de la symbolique de la lumière est également une caractéristique importante de la Franc-Maçonnerie.

Au fur et à mesure que le travail du franc-maçon progresse, les symboles deviennent des images qui en disent plus que mille mots sur les opinions personnelles du franc-maçon, un miroir de son âme, de son cœur et de son esprit.

Que sont les rituels ? Qu’est-ce que le secret ?

La représentation visuelle et matérielle des symboles se prête fort bien à une méditation personnelle où les pensées pénètrent au plus profond de nous mêmes.
Lors d’un rituel les symboles se révèlent par des actes symboliques. Un rituel effectué en commun éveille tous les sens et peut agir sur les sentiments, les émotions et l’intuition de chacun.
Mais la perception du rituel diffère d’une personne à l’autre et ne peut être communiquée oralement, car s’il en était ainsi la méthode ne serait plus symbolique. Cette expérience personnelle, difficile à communiquer, constitue le secret maçonnique, trop souvent mal compris.
(Voir aussi: « Pourquoi la Franc-Maçonnerie est-elle discrète? » ).

Quel est le rôle de la fraternité?

La fraternité, c’est e.a. la recherche de la valeur humaine, c’est le soutien et l’entraide partagée qui nous mène à une existence digne. La fraternité, c’est être ensemble des enfants de l’univers. C’est pourquoi les Franc-Maçons se reconnaissent comme Frères. Les Frères apportent les uns aux autres leur soutien afin de permettre à chacun d’eux d’emprunter en toute confiance le chemin de la recherche de soi-même dans les profondeurs inconnues. En échange, chacun fait profiter les autres de ses connaissances, de ses expériences et de son entendement.
Il ne faut pas confondre fraternité et amitié. Les Francs-Maçons ont chacun leurs propres convictions et ne sont pas unis par une identité de vue ; ils ne la recherchent d’ailleurs pas et refusent d’admettre que quelqu’un puisse parler en leur nom. Mais la Franc-Maçonnerie est, sans aucun doute, un lieu où se nouent de belles et franches amitiés entre Frères.

Qu’est-ce que l’initiation?

L’initiation est la première réunion où l’on participe à un rituel dans lequel les symboles sont évoqués et communiqués. Le terme vient du latin « initium », le début, ce qui veut dire que l’on peut entreprendre le travail symbolique.
Les symboles et les rituels sont regroupés en trois grades: apprenti, compagnon et maître. Le bagage symbolique s’enrichit à chacun de ces grades.

Qu’est-ce qu’une Loge ou un Atelier?

Le Franc-Maçon est individuellement membre d’une Loge.
La Loge est un groupe de Francs-Maçons qui pratiquent ensemble le travail maçonnique. Elles se réunissent plusieurs fois par mois.
Les Loges sont géographiquement dispersées, elles sont plus nombreuses dans les grandes agglomérations.
Ils se réunissent plusieurs fois par mois et comptent de 30 à 200 membres.
(Voir aussi : « Où trouver les Loges de la Grande Loge de Belgique? » ).  

Autres activités maçonniques

Hormis les initiations, d’autres activités sont

  • des conférences présentées par des Frères sur des sujets variés : éthique, psychologie, esthétique, philosophie, spiritualité, culture, société…. Ce ne sont donc pas des exposés théoriques et académiques, c’est avant tout le fruit d’un travail personnel et de l’expérience du Conférencier qui peut s’accompagner d’autres modes d’expression tels que la musique, la poésie, le chant et aussi des projections visuelles. Bref, l’orateur utilise tout ce qui peut aider à communiquer ses idées, sentiments et ses préférences.
    (Voir aussi : « Quels sujets de conférence trouver à la Grande Loge de Belgique? » ).
  • des séminaires, où les Frères approfondissent les symboles et les rituels et où chacun peut échanger des idées.
  • des visites et excursions culturelles.

Que représentent la fraternité universelle et le progrès de l’humanité?

La fraternité n’est pas seulement le lien qui unit les Francs-Maçons. Ceux-ci s’efforcent également de faire en sorte que tous les hommes soient frères; en d’autres termes que tous les hommes puissent s’entraider pour accroître leur dignité humaine. Cela implique de créer des liens entre personnes d’opinions différentes, qui en d’autres circonstances ne se seraient sans doute jamais rencontrées. La tolérance maçonnique n’est donc pas une sorte d’apartheid amorphe qui se bornerait à accepter passivement une opinion quelconque, elle est une attitude active qui consiste à s’enrichir en apprenant l’un de l’autre.
La fraternité maçonnique n’implique pas que chacun de nous doive devenir maçon! En effet la Franc-Maçonnerie est avant tout une méthode de travail qui convient ou non.
La Franc-Maçonnerie ne définit pas ce qu’elle comprend par “le progrès de l’Humanité”. Cela aussi fait l’objet du travail de recherche de chaque Franc-Maçon en particulier.


Rappelons ici la devise de Guillaume le Taciturne :

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre
Ni de réussir pour persévérer. »

C’est bien parce que chaque Franc-Maçon a sa conception propre du progrès de l’Humanité, que la Franc-Maçonnerie elle-même n’est pas un forum d’actions sociales. Il appartient aux Francs-Maçons, à titre individuel, de s’allier à d’autres personnes de bonne volonté pour mener des actions concrètes en matière d’enseignement, de santé, d’émancipation, de démocratie, de droits civils .. mais aussi de veiller au bien-être matériel. Cette liste est loin d’être complète.

De toute évidence le milieu professionnel permet au Franc-Maçon d’œuvrer en faveur du progrès de l’Humanité. C’est en effet dans le quotidien que l’homme trouve le sens de sa vie et de sa liberté, qu’il peut fournir la preuve de son intégration et de son amour du prochain en s’engageant toujours plus en faveur de l’Humanité.
Le type de ces engagements dépend de la personnalité de chacun; ils varient d’un individu à l’autre en fonction de ses opinions personnelles et de son sens des responsabilités.

Une esquisse historique de la Franc-Maçonnerie

L’histoire exacte de la Franc-Maçonnerie n’est pas (encore) entièrement connue.

On peut toutefois, sans se tromper, supposer que l’esprit de la Renaissance constituait un terrain favorable à la rencontre et au développement de plusieurs courants de pensée:

  • regain d’intérêt pour la connaissance de l’Antiquité, en particulier pour la philosophie et l’architecture.
  • renouveau des arts et fascination pour les allégories.
  • intérêt en faveur de pensées alternatives comme l’alchimie et l’hermétisme…
  • intérêt pour la science et pour la recherche scientifique.
  • intérêt pour l’étude de la Bible comme source authentique de la foi chrétienne.

En même temps, les différentes branches du Christianisme se faisaient une guerre sans merci en Europe.
Ce « brassin » se décanta en loges spéculatives de Francs-Maçons analogues aux loges opératives de maçons du métier: artisans du bâtiment et architectes. Ils regroupaient des gens de milieux professionnels différents, d’origines et de religions diverses, qui s’assemblaient pour rêver et favoriser l’avènement d’un monde meilleur. De la sorte la Franc-Maçonnerie essayait d’être « The Center of the Union ».
Nonobstant que déjà au début du 17ème siècle une Grande Loge existait en Écosse, l’année 1717 est toutefois une date importante dans l’organisation de la Franc-Maçonnerie. Quelques loges londoniennes s ‘unirent cette année-là en une Grande Loge. De cette origine et peu de temps par après, la Franc-Maçonnerie prend pied sur le continent et connaît son premier essor, tout comme dans nos régions.
Peu après la Franc-Maçonnerie s’établit sur le continent et connaît un premier développement, également dans nos contrées.
Si la Franc-Maçonnerie est conçu à la Renaissance, on peut affirmer qu’elle est fille du Siècle des Lumières, le 18ème siècle. Par le travail sur les symboles elle ne sollicite pas seulement l’esprit rationnel mais aussi le cœur et les émotions.
Dans nos provinces Joseph II sévit contre les loges et en 1785, il n’en subsiste que trois. L’invasion de l’armée révolutionnaire française en 1792 entraîne une reprise de la Franc-Maçonnerie, qui se met sous la protection du Grand Orient de France, créé sept ans auparavant. Avec la création de la Belgique naîtra le Grand Orient de Belgique qui réunit les Loges belges.

Voir aussi:
La Franc Maçonnerie et l’Église Catholique
L’histoire de la Grande Loge de Belgique

Le Musée belge de la Franc-Maçonnerie

Le Musée de la Franc-Maçonnerie est une initiative commune à quatre obédiences belges:

Le Grand Orient de Belgique
La Grande Loge de Belgique,
La Grande Loge Féminine
Le Droit Humain.

Son but est de mieux faire connaître la Franc-Maçonnerie au grand public.
L’évolution historique de la Franc-Maçonnerie, ses principes fondamentaux et ses idéaux sont représentés par des objets symboliques. La collection comporte différents objets, comme des médailles, des signes distinctifs d’ateliers, des décors, des tabliers…

Le but premier consiste à permettre au visiteur une approche des idées fondamentales auxquelles souscrivent les Francs-Maçons. Le musée essaie de rendre compréhensible au public la méthode du travail maçonnique.

Site: www.mbfm.be
Adresse: rue de Laeken, 73 – 1000 Bruxelles
Téléphone 02- 223.06.04 ; email : info@mbfm.be
Voir le site du musée pour les heures d’ouverture et les visites avec guide

Que lire à propos de la Franc-Maçonnerie

La Franc-Maçonnerie
Luc Nefontaine Gallimard, collection Découvertes

Lettres à un profane
J-M Chartier